SAISON 1988
championnat du monde des sport-prototypes
équipe: Swiss Team Salamin
pilotes (Porsche No 40)
Antoine Salamin (SUI)
Max Cohen-Olivar (FRA)
Giovanni Lavaggi (ITA)
Enzo Calderari (SUI)
Dudley Wood (GBR)
Luigi Taverna (ITA)
Helmut Mundas (RFA)
Jean-Denis Delétraz (SUI)
En cette année 1988, voici les caractéristiques principales de la Porsche 962C du «Swiss Team Salamin»: moteur 2,8 litres double turbo et injection électronique Motronic 1.2 (ici lors des 1000 km de Spa-Francorchamps).
Antoine Salamin
Max Cohen-Olivar
Giovanni Lavaggi
Enzo Calderari
LES TEMPS FORTS
Une saison remarquable
Plein gaz sur 1988 avec la participation à toutes les épreuves du championnat du monde d’endurance (sauf Le Mans et Fuji), de l’Intersérie et de la Supercup, pour finir en Afrique du Sud à Kyalami. Pour ce début de saison, la Porsche 962 C était munie de toutes les dernières modifications apportées par l’usine, et qui, même avec une pression de turbo volontairement limitée à 1,25 bar, développait environ 800 chevaux de puissance. Le «Swiss Team Salamin» se retrouvait donc au milieu des équipes professionnelles comme Jaguar, Porsche (représentée par ses clients dont Walter Brun sacré en 1986, mais aussi Joest, Kremer, Lloyd…) et Sauber Mercedes notamment.
Le championnat commençait par une tournée espagnole. A Jerez tout d’abord, où Antoine Salamin s’était adjugé les services du biennois Enzo Calderari pour une remarquable 9e place. Jarama, ensuite, toujours avec Salamin pour la première fois associé avec le Franco-Marocain Max Cohen-Olivar, où la course s’était révélée plus laborieuse, suite à deux crevaisons successives (15e).
Intermède en Hongrie pour la manche d’ouvertue de l’Intersérie avec un excellent premier podium au général, derrière John Winter (1er) et Jochen Dauer (2e), et devant Kriss Nissen, tous sur des 962 à moteur 3 litres (contre un 2,8 litres sur celle du «Swiss Team»). Ce fut également l’annonce du début de la collaboration technique avec Chuck Graemiger sur le terrain (dès Monza), qui allait se poursuivre toute l’année. Autre changement, esthétique cette fois: la robe de la Porsche 962 avait troqué sa décoration initiale avec filets (encore présente jusqu’à Jarama), trop typée exposition, pour une autre, plus visible à larges bandes bleues et grises.
Pour la 3e épreuve du championnat du monde des sport-prototypes à Monza, Max Cohen-Olivar (qui avait donné pleine satisfaction à Jarama mais qui s’était déjà engagé chez ALD pour le reste de la saison) fut remplacé par le britannique Duddley Wood. Ce dernier, associé par le passé à John Fitzpatrick, s’était montré un peu trop lent (6 secondes d’écart au tour avec Salamin) et devait sans doute s’habituer aux réactions nouvelles de la Porsche 962. Parti 17e sur la grille de départ (afin d’économiser les pneus et en ayant réduit la pression du turbo lors des essais), Salamin ne s’en faisait pas et doublait la poignée de C2 le précédant dans les premiers tours pour se retrouver rapidement 10e. S’ensuivit un duel avec la Cougar-Porsche (dont le moteur 2,8 litres avec les petits turbos était identique à celui de la 962) de Pierre-Henry Raphanel qu’il doubla même à l’entrée de la «Parabolica», avant de perdre du terrain après le changement de pilote. Malgré cela, c’est à une bonne 9e place que se termina l’épreuve italienne pour le «Swiss Team Salamin», avec l’entrée en service comme consultant-ingénieur de Chuck Graemiger, le père des célèbres Cheetah. A noter que les chronos établis par les meilleurs prototypes à Monza équivalaient ceux des plus rapides F1!
Suite de l’Intersérie, avec la 2e épreuve à Hockenheim: 5e à l’addition des deux manches (respectivement 6e et 4e), Salamin occupant alors la 4e place au classement général. A noter qu’un nouveau moteur 2,8 litres avait été monté dans la 962, l’ancien devenant fatigué après avoir été sollicité sans broncher à Zeltweg, Kyalami, Jerez, Jarama, Budapest et Monza! Nürburgring Supercup: 6e rang, malgré un arrêt au stand dès le premier tour pour changer un fusible défectueux qui occasionna une remontée spectaculaire!
Retour en championnat du monde avec les 1000 km de Silverstone. 7e place pour Antoine Salamin, Max Cohen-Olivar (de retour pour l’occasion) et le jeune allemand Helmut Mundas. Après un premier relais époustouflant de Salamin, tournant dans les mêmes chronos que les Porsche Kremer, Max Cohen-Olivar s’enthousiasmait de vivre, à un tel rythme, ce qu’il qualifiait déjà de «plus belle course de la saison!»
Après des 6e et 7e places à Hockenheim en mai et au Norisring en juin (Supercup), succédaient les épreuves de championnat du monde du mois de juillet. A Brno, tout d’abord, où Salamin (associé à Luigi, dit «Gigi» Taverna) finit opiniâtre 9e, non sans avoir livré un duel acharné avec les Spice. Intersérie ensuite, à Wünsdorf où, 6e sur la grille, Antoine était accroché par… trois voitures, au moment où il rentrait au ralenti à son stand pour faire nettoyer son pare-brise maculé d’huile par le moteur explosé de Dauer…Et Brands-Hatch, finalement pour une 7e place, associé à Giovanni Lavaggi et Jean-Denis Delétraz, tout droit venu de la Formule 3000. Ce dernier, enchanté par l’ambiance du groupe C qu’il découvrait, mais épuisé par son premier relais, dû être précipitamment remplacé par Salamin, qu’on alla chercher et qui revêtit casque et combinaison sur le champ pour prendre la suite!
Remarquable moisson de podiums en Intersérie pour Antoine Salamin, qui devint l’un des animateurs du championnat, à Zeltweg (31 juillet) ainsi qu’à Most (14 août) devant plus de 100’000 spectateurs: à chaque fois 3e. 10e place à Diepholz en Supercup, le 7 août.
Le championnat du monde reprit ses quartiers début septembre au Nürburgring, lors des 1000 kilomètres, dont la particularité était de comporter deux manches, dont l’une en nocturne! Pour l’occasion, la Porsche bleue et blanche du «Swiss Team» venait de subir un reconditionnement complet à l’usine avec un nouveau moteur. Malgré un plateau royal, emmené par les Sauber Mercedes et les Jaguar, le pilote valaisan réussit à remplir ses objectifs. Après s’être élancé de la 14e place sur la grille, associé à nouveau à l’italien Lavaggi, il se classa au 9e rang, derrière la Jaguar de Lammers-Dumfries et devant… la Porsche Kremer de Giacomelli-Weidler! La paire Salamin / Lavaggi remit brillament le couvert pour l’épreuve suivante à Spa-Francorchamps avec succès: 7e place, sous une pluie persistante.
Dernière épreuve de la Supercup au Nürburgring où la Porsche 962 du «Swiss Team» fut accidentée sous la pluie. Remise en état à l’usine, elle fut acheminée en Australie qui accueillait en deux semaines, le rallye (succès de Carlson sur Mazda), la F1 (doublé Mc-Laren de Prost et Senna), et l’endurance. En passe de réaliser la meilleure performance de la saison à Sandown Park, Lavaggi, alors classé au 5e rang, négligea le témoin de jauge d’essence alors au rouge… et ce fut la panne d’essence!
De retour, direction Londres pour sauter dans un avion en partance pour l’Afrique du Sud où la Porsche, chargée dans un avion-cargo, l’attendait pour la dernière épreuve de la saison à Kyalami, sur un circuit rénové, et avec la présence des plus hautes autorités. Salamin finisssait 6e de la 2e manche, mais ce qu’il fallait retenir c’était le bilan – exceptionnel – de cette saison: 7e au classement du championnat du monde, 8e de la Supercup, 4e de l’Intersérie et 7e de la Coupe Porsche mondiale!
championnat du monde des sport-prototypes
Jerez 800 km (ESP)
date: 06.03.1988 | No: 40
9e au classement général
6e du groupe C1
(Salamin / Calderari)
Jarama 360 km (ESP)
date: 13.03.1988 | No: 40
15e au classement général
8e du groupe C1
(Salamin / Cohen-Olivar)
Monza 1000 km (ITA)
date: 10.04.1988 | No: 40
9e au classement général
8e du groupe C1
(Salamin / Wood)
Silverstone 1000 km (GBR)
date: 08.05.1988 | No: 40
7e au classement général
6e du groupe C1
(Salamin / Cohen-Olivar / Mundas)
Brno 360 km (CSSR)
date: 10.07.1988 | No: 40
9e au classement général
7e du groupe C1
(Salamin / Taverna)
Brands Hatch 1000 km (GBR)
date: 24.07.1988 | No: 40
7e au classement général
5e du groupe C1
(Salamin / Lavaggi / Delétraz)
Nürburgring 1000 km (RFA)
date: 04.09.1988 | No: 40
9e au classement général
(Salamin / Lavaggi)
Spa 1000 km (BEL)
date: 18.09.1988 | No: 40
7e au classement général
5e du groupe C1
(Salamin / Lavaggi)
Sandown 1000 km (AUS)
date: 20.11.1988 | No: 40
abandon (Salamin / Lavaggi)
coupe d’Europe Intersérie FIA
Hungaroring (HUN)
date: 03.04.1988 | No: 14
3e au classement général
Hockenheim (RFA)
date: 24.04.1988 | No: 14
5e au classement général
Wunstorf (RFA)
date: 17.07.1988 | No: 14
abandon
Zeltweg (AUT)
date: 31.07.1988 | No: 14
3e au classement général
Most (CSSR)
date: 14.08.1988 | No: 14
3e au classement général
Supercup
Nürburgring (RFA)
date: 01.05.1988 | No: 20
6e au classement général
Hockenheim (RFA)
date: 29.05.1988 | No: 20
6e au classement général
Norisring (RFA)
date: 26.06.1988 | No: 20
8e au classement général
7e du groupe C1
Diepholz (RFA)
date: 07.08.1988 | No: 20
10e au classement général
Nürburgring (RFA)
date: 25.09.1988 | No: 20
abandon
épreuves internationales
Kyalami (RSA)
date: 27.11.1988 | No: 7
6e au classement général
(2e manche)
distinctions
7e au classement général du championnat du monde des sport-prototypes avec 38 points
4e au classement général de l’Intersérie coupe d’Europe FIA
8e au classement général de la Supercup
7e au classement général de la Porsche Cup mondiale
Répétition générale à Jerez pour une entrée en matière réussie: 9e place pour Salamin / Calderari. L’ancien numéro (14) sera changé sur place pour arborer celui attribué par la FIA pour le championnat du monde: le No 40.
A Jarama, une première pour un duo homogène qui allait se recomposer lors des saisons suivantes avec Max Cohen-Olivar, à gauche (debout), et Antoine Salamin (assis au volant).
Ouverture de la saison de l’Intersérie sur l’Hungaroring et premier podium (3e). Ici, Salamin (No 14) est précédé de Kriss Nissen (No 10), John Winter (No 2, qui remportera l’épreuve) et de Jochen Dauer (No 9), tous sur des Porsche 962.
Unique pige effectuée pour le Swiss Team par le britannique Dudley Wood (venu auparavant de chez John Fitzpatrick) à Monza.
Hockenheim accueillait aussi bien l’Intersérie (à l’image) que la Supercup: du spectacle et des affluences record dans les tribunes.
En tête du peloton dans l’une des manches de la Supercup allemande sur le Nürburgring.
La Porsche No 40 de Salamin / Delétraz (qui terminera 7e) précède ici la Sauber Mercedes No 61 de Mass / Weaver sur le mythique circuit de Brands Hatch. La Sauber sera détruite lors d’un accrochage en course, ce qui nécessita une neutralisation de 7 tours derrière le «pace car».
Nouveaux podiums en Intersérie à Zeltweg (ci-dessus), dans le décor champêtre de l’Oesterreichring, ainsi qu’à Most, derrière «le rideau de fer».
Après les épreuves du Nürburgring (ci-dessus) et de Spa-Francorchamps, direction l’Australie pour une ultime photo de famille.
Accueil personnalisé à Kyalami où les autorités recevaient un par un les pilotes sous la tente officielle.
Ultimes instants de concentration avant le départ…
Le circuit sud africain avait bien changé, n’empruntant quasiment plus aucune partie de l’ancien tracé et tournant dans l’autre sens.