SAISON 1981

En automne 1980, Antoine Salamin allait acquérir, directement à l’usine Porsche de Stuttgart, une coque absolument neuve de Porsche 935, réservée jusque-là à l’écurie allemande Georg Loos. Pendant l’hiver, il monta les éléments de sa Porsche 934 (dont le moteur 3.3 litres turbo) dans le tout nouveau châssis, avec l’aide de Jean-Paul Forclaz (auto-électricité) et Gerd Kaiser (mécanique). Avec l’élaboration de cette nouvelle monture, l’objectif de grimper dans la hiérachie du championnat suisse se dessinait.

Après un entrainement à Dijon, place à la traditionnelle «Saisonerhoffnung» pour récolter d’emblée une victoire de classe. Le coup d’envoi officiel du championnat suisse était donné le 12 avril sur ce même circuit d’Hockenheim. Le plateau des voitures de compétition était composé d’une cohorte de Porsche 935 (athmosphériques et turbo), d’une BMW M1, des véloces Osella groupe 6, de BMW 320 etc… La Porsche aux couleurs «usine», 2e sur la grille, finissait 3e derrière la BMW M1 d’Edy Brandenberger et la Porsche 935 de Rolf Madörin. Salamin qui s’était fait «enfermer» au départ, aurait peut-être pu remonter sur Madörin, avec des rapports de boîte de vitesse mieux adaptés. A Dijon, l’erreur du départ n’allait pas se répéter: partie 2e la Porsche blanche terminait la course également au 2e rang derrière l’intouchalble M1 de Brandenberger, mais devant les autres 935 conduites par Madörin, Fuher, Schaerer et Schweizer. Pour la troisième manche du championnat suisse automobile sur piste et deuxième rendez-vous consécutif fixé à Dijon, c’est près de 200 voitures qui allaient s’affronter dans les différentes catégories. C’est une piste aux trois-quarts sèche qui accueillait la série des groupes 2 à 5 qui pouvait ainsi opter pour les slicks. 2e place à nouveau en Bourgogne; idem à Misano-Santamonica au bord de l’Adriatique où Pallavicini effectuait sa rentrée sur une BMW 320 alors que Max Welti déclarait forfait. Retour à Hockenheim avec une épreuve caniculaire et le gain d’une 3e place. Alors 3e au classement intermédiaire du championnat derrière Brandenberger (BMW M1) et Caprez (Osella), Antoine Salamin prenait la décision de participer au Paris-Dakar en janvier prochain sur une Toyota.

Retour sur les courses de côte, avec en premier Ayent-Anzère. Aucun problème technique à signaler; le seul véritable changement concernera les pneumatiques, des Michelin aux dimensions spéciales, très tendres, remplaçant les habituels Dunlop des circuits. Invité à participer à l’épreuve sur sa Sauber BMW M1, Marc Surer finissait devant Antoine Salamin et Edy Brandenberger. C’est finalement Salamin qui héritait d’une victoire surprise et récoltait de précieux points pour le championnat, car Surer, détenteur d’une licence allemande, ne pouvait prétendre à ce classement. Les épreuves suivantes se solderont par deux 1res places (à Oberhallau et La Roche La Berra), ainsi que deux 3es places (aux Rangiers et au Gurnigel), pour s’assurer la médaille d’argent au classement du championnat national.

Point final de cette longue saison, les 3 heures d’Hockenheim, où Antoine Salamin, après un relais de 2 heures et une 3e position au scratch, fort d’une avance d’environ une minute sur les 4es (Pallavicini / Buhrer), cédait le volant à Vanoli, qui tentait de préserver l’acquis sous la pluie et devait finalement concéder une place. La Porsche terminait toutefois 2e de sa catégorie, non sans avoir établi le record du tour des groupes 5, avec un chrono de Salamin. Difficile de conclure cette saison sans évoquer la tragique disparition d’Herbert Müller (ex-membre d’équipe Mécarillos) lors des 1000 km du Nürburgring, épreuve remportée par Nelson Piquet et Hans-Joachim Stuck sur la BMW M1 aux couleurs caractéristiques «BASF», que l’on retrouvera sur la Sauber SHS C6 qui reviendra dans le giron du «Swiss Team» quelques années plus tard.

championnat suisse groupe 5/81

circuits

Hockenheim (ouverture, hors championnat)

date: 22.03.1981 | No: 222

1er 

Hockenheim

date: 12.04.1981 | No: 442

3e

Dijon

date: 1981 | No: 944

2e

Dijon

date: 09-10.05.1981 | No: 250

2e

Misano

date: 06-07.06.1981 | No: 345

2e

Hockenheim

date:  juillet 1981 | No: 135

3e

Hockenheim 3 heures

date: 10-11.10.1981 | No: 149

2e

courses de côte

Ayent-Anzère

date: 08-09.08.1981 | No: 62

1er

Oberhallau

date: 16.08.1981 | No: 280

1er

Les Rangiers

date: 22-23.08.1981 | No: 211

3e

La Roche – La Berra

date: 05-06.09.1981 | No: 176

1er

Gurnigel

date: 12-13.09.1981 | No: 198

3e

distinctions

vice-champion suisse «voitures de sport»

vainqueur challenge international circuit (Ecurie 13 Etoiles)

Ouverture de la saison à Hockenheim: passage dans le «stadium»…

…et sur ce même circuit (avec une vue du profil de la carrosserie type 935), 7 mois plus tard, pour clôturer la saison.

Aux 2 premières courses se déroulant à Hochenheim succédèrent 2 courses à Dijon (ici en image).

Une escapade du côté de l’Adriatique, à Misano.

Salamin et Surer se pressent sur le podium. Qui va gagner?

Comme de coutume, les spectaculaires 3 heures d’Hockenheim se déroulant avec ravitaillements et changements de pilotes.

TEMPS FORTS

St-Ursanne – Les Rangiers

Les organisateurs de la 38e course de côte Sainte-Ursanne – Les Rangiers avaient réussi un joli coup avec les engagements fermes des pilotes de F1 Jean-Pierre Jarier (sur ACR) et René Arnoux (sur Renault 5 turbo). Cette course internationale disputée les  22 et 23 août portait le titre de «Mémorial Jo Siffert» pour célébrer le 10e anniversaire de la mort du pilote fribourgeois. Outre la présence remarquée des spécialistes de la montagne comme les frères Alméras (Jacques sur Porsche 924 GTR et Jean-Marie sur Porsche 935) venus de france, ainsi que celle de Rolf Goering sur BMW M1, les protagonistes habituels du championnat suisse s’y étaient donné rendez-vous.

Pour préserver sa 2e place au championnat catégorie «voitures de compétition», Salamin attaqua d’entrée lors de la première montée avec une certaine prise de risque: emporté par son tempérament, il effectua une toupie complète, à 180 km/h. Par une chance inouïe, sa Porsche 935 ne toucha absolument rien pour s’arrêter dans le sens de la route avant que son pilote ne réenclenche la première vitesse pour repartir… en évoquant la «chaleur» de sa vie… La deuxième manche s’accomplissait  plus modérément , mais c’était suffisant pour rafler la 2e place, de la catégorie et du championnat suisse, résultat final qui fut enteriné en septembre après la course du Gurnigel, où il livra un duel épique avec Madörin.